La danseuse à crotales (inédit)


La taverne héberge entre les buveurs
la légère danseuse à crotales
presque aussi dénudée que la bête
qui ne perçoit que ce qui vibre
et trouble le froid de ses veines
et qu’on dit vouivre ou mélusine
dans les chaumines des écarts :

mais elle danse avec ses membres
et son cœur à l’ouvrage, et le cuivre
que prodiguent ses paumes s’accorde
à la robe du vin dans les foudres
soutiré mi-octobre et qui pique
un peu bifide aussi la langue
(éclair un peu ‒ qu’on interprète),

venin n’étant qu’un désordre d’en vin
dans les verres d’étain gardant fraîche
la bernache impénétrable.

(© LEM 30 05 2018)

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