Catulle, XVI : contre Aurelius et Furius / ad Aurelium et Furium

Je vous enculerai, vous sucerez ma queue,
Tarlouze d’Aurélius, et toi, Furius, pédé :
Vous avez lu mes vers, assez pour vous fonder
À me croire impudique : ils sont licencieux.
Un poète bien sûr doit être chaste et pieux,
Mais pourquoi faudrait-il que le soient ses poèmes ?
Eux sont plus amusants – et plus jolis, quand même ! –
S’ils défient la pudeur et sont licencieux,
Et s’ils ont le pouvoir d’exciter de picots
Certes pas le blanc bec, mais l’adulte poilu
Ankylosé de reins qui le tiennent perclus !
Vous deux, pour avoir lu mon « milliers de bécots »*,
Vous me jugez à peine mâle ou juste un peu ?
– Je vous enculerai, vous sucerez ma queue.

* : allusion à un célèbre poème de Catulle.

***

Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.
Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

***

Pedicabo ego vos et irrumabo,
Aureli pathice et cinaede Furi,
qui me ex versiculis meis putastis,
quod sunt molliculi, parum pudicum.
Nam castum esse decet pium poetam
ipsum, versiculos nihil necesse est;
qui tum denique habent salem ac leporem,
si sunt molliculi ac parum pudici,
et quod pruriat incitare possunt,
non dico pueris, sed his pilosis
qui duros nequeunt mouere lumbos.
Vos, quod milia multa basiorum
legistis, male me marem putatis?
pedicabo ego uos et irrumabo.

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