Un des poèmes allemands les plus connus, souvent mis en musique (on en trouve ici la mélodie la plus fréquente ; là, celle plus rêveuse de Liszt ; et là, celle plus dramatique, due à Clara Schumann). J’ai, dans ma traduction, tâché de conserver le style très simple et volontiers répétitif du texte original.
Sais-je d’où vient que je ressens,
Cette tristesse qui m’a pris,
Un conte issu du fond des temps
Qui ne me quitte pas l’esprit.
L’air a fraîchi, l’heure est obscure,
Et le Rhin coule calmement ;
La crête du rocher fulgure
Sous l’éclat du soleil couchant.
Assise est la très belle fille,
En haut – merveille ! – du versant :
Elle a son bijou d’or qui brille,
Des cheveux d’or, les va peignant,
Avec un peigne en or les peigne,
Et elle chante en même temps
Un insolite chant qu’imprègne
Un fort pouvoir d’enchantement ;
Chant qui pêcheur en barque accroche
‒ Que l’homme éprouve de douleurs !
D’yeux, il n’a pour écueil ni roche,
D’yeux, il n’a que pour les hauteurs.
À la fin, je crois bien qu’en l’onde,
Pêcheur, esquif, sont engloutis :
C’est là ce qu’en chantant sa ronde
La Lorelei a accompli.
Ich weiß nicht, was soll es bedeuten,
Daß ich so traurig bin,
Ein Märchen aus uralten Zeiten,
Das kommt mir nicht aus dem Sinn.
Die Luft ist kühl und es dunkelt,
Und ruhig fließt der Rhein;
Der Gipfel des Berges funkelt,
Im Abendsonnenschein.Die schönste Jungfrau sitzet
Dort oben wunderbar,
Ihr gold’nes Geschmeide blitzet,
Sie kämmt ihr goldenes Haar,
Sie kämmt es mit goldenem Kamme,
Und singt ein Lied dabei;
Das hat eine wundersame,
Gewalt’ge Melodei.Den Schiffer im kleinen Schiffe,
Ergreift es mit wildem Weh;
Er schaut nicht die Felsenriffe,
Er schaut nur hinauf in die Höh’.
Ich glaube, die Wellen verschlingen
Am Ende Schiffer und Kahn,
Und das hat mit ihrem Singen,
Die Loreley getan.
(in Das Buch der Lieder, 1827)
La plus belle traduction que j’ai jamais lue. Merci.
J’aimeJ’aime
C’est très bien d’avoir des choses comme ça
J’aimeJ’aime