Blanche, ne cherche pas – c’est impie – à connaître
Quand toi, moi, nous mourrons, ni n’accorde d’estime
Aux devins : bien mieux vaut subir ce qui doit être !
Que maint hiver te reste à vivre ou soit l’ultime
Celui qui rompt la mer contre l’obstant caillou,
Choie tes vins, sagement : la vie est brève, et vain
Tout projet. Tandis que nous parlons, fuit jaloux
Le temps. Cueille le jour, sans croire au lendemain.
Tu ne quaesieris, scire nefas, quem mihi, quem tibi
finem di dederint, Leuconoë, nec Babylonios
tentaris numeros. Ut melius, quidquid erit, pati !
seu plures hiemes seu tribuit Iuppiter ultimam,
quae nunc oppositis debilitat pumicibus mare
Tyrrhenum, sapias, vina liques, et spatio brevi
spem longam reseces. Dum loquimur, fugerit invida
aetas : carpe diem quam minimum credula postero.
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.
Autres odes d'Horace sur ce blog :
- Vides ut alta stet niue candidum (Odes, I, 9)
- Le Printemps (Solvitur acris hiems [Odes, I, 4])
- A Chloé (Vitas inuleo me similis, Chloe [Odes, I, 23])
- À son jeune serviteur (Persicos odi, puer, apparatus [Odes, I, 38])
- La fontaine de Bandusie (O fons Bandusiae [Odes, III, 13])
- A Diane (Montium custos nemorumque virgo [Odes, III, 22])
- A Melpomène (Exegi monumentum [Odes, III, 30])