Gerolamo Bologni (1454 – 1517) : La mort souhaitée / ad Julium filium

Le poète s’adresse à son fils Jules

Je me meurs peu à peu, paraissant vivre, Jules :
Mon existence oscille entre ces deux extrêmes.
J’attends ce jour l’apport du lendemain ; le terme
– Souhaité ! – de mes maux ne peut plus être loin.
Rien d’autre : que, ténue, mon âme, abandonnant
Ma consomption, rompe avec ce corps usé.
Que tardes-tu, mort lente, à cesser mes tortures ?
– C’est en toi que ma seule espérance demeure.

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Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

Paulatim morior, videar cum vivere, Iuli:
Ambiguus status est inter utrumque mihi.
Quotidie exspecto quid cras ferat; ultima finis
Exoptata malis iam procul esse nequit.
5Nil reliquum, tenuis maciem nisi spiritus aegram
Linquat et e putri corpore liber eat.
Quid cessas, mors lenta, graves finire dolores?
In te spes tandem sola relicta mihi est.

(in Epigrammata familiaria)

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