Qui est Rainer Maria Rilke ?
Très cher, que maintes choses laissent dérouté,
penche-toi jusqu’à voir dans le pur du feuillage
les espaces qui sont des étoiles. Je gage
que la terre et la nuit ont même identité.
Vois comme en la ramure à soi inattentive
le plus proche se mêle à ce qui n’est nommé ;
on nous le montre ; on ne nous tient pas pour convive
qu’on ne fait qu’accueillir, rafraichir, animer.
Quoiqu’ayant eu en route aussi bien des misères
nous n’avons épuisé tout le fruit du jardin,
et les heures, grossies plus que dans nos prières,
vont vers nous à tâtons, qui sommes leur soutien.
Geliebter, den so vieles irre macht,
neig dich zurück bis du im lautern Laube
die Stellen siehst, die Sterne sind. Ich glaube
die Erde ist nicht anders als die Nacht.
Sieh, wie im selbstvergessenen Geäste
das Nächste sich mit Namenlosem mischt;
man zeigt uns dies; man hält uns nicht wie Gäste
die man nur nimmt, erheitert und erfrischt.
Wie sehr wir auch auf diesen Wegen litten,
wir haben nicht den Garten abgenützt,
und Stunden, grössere als wir erbitten,
tasten nach uns und gehn auf uns gestüzt.
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.