L’enfance un peu lézard s’élevait dans les arbres
s’invétérait dans les branchages
avec le ciel pour nourriture
et l’air délimitait les murs de sa demeure
invisible à ces yeux aveuglés par les choses,
qui ne percevaient plus les mots ni leur espace.
Nul ne construit adulte
la structure sans aîtres
qu’un merle traverse
jouissant de stridence :
mais à dix ans l’arbre est un monde
qu’on apprivoise en lui tendant
quelque manne rêveuse ;
et le monde est heureux de manger son content
dans cette paume offerte à son jeune appétit
de lumière candide étonnée de luzerne.
(© LEM 20 05 2018)