Judith Hennemann (née en 1975) : Pour le prochain hiver / Für den nächsten Winter


Sur le déclin de l’été sombre, j’étais
un château de cartes. Il suffisait d’un souffle ultime
pour que je sois partout, fleuve invisible,
gris de jour, voie de tourne. De nuit
le bruit noir, Dieu n’était plus
joueur d’échecs. L’hiver me suivait
et demeurait. Provisoire, négligé,
un assemblage de pigeons pend au ciel.

La ville à présent pleine de chantiers : hâtives
opérations sans anesthésie. Les jours,
chiens blancs aux pattes à motricité globale,
n’arrivent pas dans les angles, mais la nuit,
phalène empêtrée dans la toison luminescente
des réverbères. Ce printemps électrique nous
tient plus au chaud que le feu pascal. Le bois en est
déjà coupé.


Als der dunkle Sommer sich neigte, war ich
ein Kartenhaus. Ein letzter Atem reichte
dann war ich überall, unsichtbarer Fluss,
am Tage grau, eine Abbiegerspur. Nachts
das schwarze Rauschen, Gott war kein
Schachspieler mehr. Der Winter folgte mir
und blieb. Ein Provisorium, nachlässig ab
montierte Tauben hängen im Himmel.

Die Stadt jetzt voller Baustellen: hastige
Operationen ohne Betäubung. Die Tage,
weiße Hunde mit grobmotorischen Pfoten,
reichen nicht in die Winkel, aber die Nacht,
ein Falter verfängt im Lichtfell der Straßen
Laternen. Dieser elektrische Frühling hält
uns wärmer als Osterfeuer. Das Holz ist
bereits geschlagen.

(In Bauplan für etwas anderes, Axel Dielmann Verlag 2016)

Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.


 

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