Axel Görlach (né en 1966) : parc • la lumière / park • das licht


là-bas se reposait la ville mélancolique
sous arbres de judée, leur ombre découpée

coulait dans l’herbe et ce qu’il en restait,
les moineaux le chantaient sur le toit du kiosque

une averse de jasmin poussait une fillette
sur le gravier du chemin blanc vers la pénombre

d’un cèdre solitaire telle une rengaine ancienne

tourniquets à sucettes, ballons rouges hissaient leurs couleurs
au haut du tertre – ici la lumière était
une pure forme de bleu, nous tenions en silence

dans nos mains, qui tournait au vent,
la chaleur de balançoires rouillées, sans pesanteur

des cigognes noires effleuraient la broussaille
où s’enfonçait une source
et elles abandonnaient leur éclat sombre

______au bord de vasques poussiéreuses


dort ruhte die schwermut der stadt
unter judasbäumen, ihr angerissener schatten

sickerte ins gras & was von ihm übrig blieb,
sangen die spatzen aufs dach des pavillons

ein regen aus jasmin wehte ein mädchen weg
über den weißen kiesweg ins halbdunkle

einer zeder, die allein stand wie alter gesang

lutscherdreher, luftballons trugen ihre farben
den hügel hinauf – hier war das licht
eine reine form von blau, wir hielten stille

in unseren händen, die umschlug in wind,
die wärme verrosteter schaukeln, schwerelos

strichen schwarzstörche über das gestrüpp,
in dem ein brunnen unterging
& ließen ihr dunkles leuchten zurück

______auf den rändern staubiger schalen


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.


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