Francesco Maria Molza (1489 – 1544) : Dernières volontés / Ad sodalem in morbo mortifero

[…] Je ne veux, sur du marbre ouvragé, d’épitaphe :
Qu’on dépose mes os dans une urne d’argile,
Qu’en son sein les accueille une terre paisible
Et les tienne à l’abri des animaux sauvages.
Qu’autour chemine un ru dont les eaux partagées
Bruissent comme en roulant sur une forte pente… […]
Longtemps peut-être après, je deviendrai humus,
L’urne se couvrira de fleuraisons nouvelles ;
Ou mieux : blanc peuplier aux ramures montantes,
Bellement chevelu, je grandirai superbe… […]
Si du fait de vos soins, l’arbre, de mon tombeau
S’élance et déploie haut sa verte chevelure :
L’été, sa ramée pure, autour, fera de l’ombre,
Voilant d’opacité le sol et ses fissures […]

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Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

[…] Non operosa peto titulos mihi marmora ponant,
Nostra sed accipiat fictilis ossa cadus :
Exceptet gremio quae mox placidissima tellus,
Immites possint ne nocuisse ferae.
Rivulus haec circum dissectus obambulet, unda
Clivoso qualis tramite ducta sonat. […]
Fortisan in putrem longo post tempore glebam
Vertar et haec flores induet urna novos.
Populus aut potius abruptis artubus alba
Formosa exsurgam conspicienda coma. […]
Quod mihi si tumulo vobis curantibus arbor
Ingruat et virides explicet alta comas ;
Quae circum nitidis, aestus dum saevit, obumbret
Frondibus et scissam tegmine opacet humum […]

(in Carmina illustrium poetarum italorum, tomus sextus, 1720, p. 353 [vers 23 – 42])

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