Kurt Heynicke (1891-1985) : À une mère / Einer Mutter

Qui est Kurt Heynicke ?

Ton âme est là, qui va, sur les champs de la mort,
le chemin de ton fils est gorgé de douleur,
tes pleurs en toi refluent pour déplorer la nuit.
Tes soupirs sont nombreux
comme les blanches fleurs des shrapnels dans le ciel.
Les obus jouent avec tes heures solitaires.
La mort chante le monde, elle est tout ton amour,
le gris de tes cheveux veut beaucoup de soleil.
Tes fils sont les chaumes du monde
tombés sous la faux étrangère.


Auf den Feldern des Todes wandelt deine Seele,
deines Sohnes Weg ist mit Schmerzen getränkt,
deine Tränen weinen die Nacht herein.
Viel sind deine Seufzer
wie die weißen Blumen der Schrapnelle am Himmel.
Mit deinen einsamen Stunden spielen die Granaten.
Der Tod singt die Welt, der Tod ist all deine Liebe,
viel Sonne braucht dein graues Haar.
Deine Söhne sind Halme der Welt
gefallen der fremden Sense.

(in Rings fallen Sterne, 1917)


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

 

Kurt Heynicke (1891-1985) : Dure nuit / Schwere Nacht

Qui est Kurt Heynicke ?

Dans l’obscurité volettent les heures,
Leur lointain visage envoie de la nuit dessus ton sommeil
Et ton cœur se noie dans la mer du temps.

Tu vas au-travers, sauvage et pressé, de prières bègues,
Tu te vois peureux accroupi au bord de ton existence.
Ceints d’obscurité les murs tombent tous
De leur haut sur toi.

Tu te croirais dans le courant de la minuit.
Sur tes cheveux le savoir jette, amer, l’écorce.
La nuit trop pleine de douleurs t’a fait renaître doucement
Dans les berceurs bras de ta mère.


Im Dunkeln flattern Stunden auf,
Ihr fernes Angesicht senkt Nacht auf deinen Schlaf,
Dein Herz ertrinkt im Meer der Zeit.

Du hastest wild durch stotternde Gebete,
Du siehst dich bang am Rande deines Lebens kauern.
Umdunkelt fallen alle Mauern
Herab auf dich.

Im Strom der Mitternacht erfühlst du dich.
Erkenntnis senkt die Schale bitter auf dein Haar.
Die schmerzenübervolle Nacht gebar dich sacht zurück
In deiner Mutter Wiegenarme.

(in Rings fallen Sterne, 1917)


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

 

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