Pline le Jeune : Littérature itinérante (Lettre à Maecilius Nepos)


Qui est Pline le Jeune ?


Mes opuscules que tu t’es empressé d’acquérir, tu me demandes de les faire relire et corriger. Je vais le faire. Est-il rien que je doive entreprendre de meilleur gré – surtout quand c’est toi qui m’y pousses ? Car lorsque un homme comme toi, des plus graves, des plus savants, des plus diserts, de surcroît des plus occupés, bientôt gouverneur d’une grande province, accorde tant de valeur à mes écrits que de les emporter partout, combien dois-je veiller à ce que, dans ses bagages, cette part, comme inutile, ne l’embarrasse ! Je vais donc m’employer : d’abord à te faire trouver le plus grand charme à tes accompagnateurs ; ensuite à te fournir à ton retour ceux que tu voudrais leur adjoindre. Car je ne prends pas à la légère qu’un lecteur de ta qualité ne m’exhorte à de nouveaux ouvrages. Bien à toi !


Petis ut libellos meos, quos studiosissime comparasti, recognoscendos emendandosque curem. Faciam. Quid enim suscipere libentius debeo, te praesertim exigente? Nam cum vir gravissimus doctissimus disertissimus, super haec occupatissimus, maximae provinciae praefuturus, tanti putes scripta nostra circumferre tecum, quanto opere mihi providendum est, ne te haec pars sarcinarum tamquam supervacua offendat! Adnitar ergo, primum ut comites istos quam commodissimos habeas, deinde ut reversus invenias, quos istis addere velis. Neque enim mediocriter me ad nova opera tu lector hortaris. Vale.

in Lettres, livre IV, 26


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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