Attila József (1905-1937) : Carte postale de Paris / Párizsi anzix

Qui est Attila József ?


Très tard les patrons sont encore au lit,
La Berthe à Paris s’appelle Jeannette.
Chez le coupe-tif on peut faire emplette
De mèche allumée et d’épinards cuits.

Le long du Boul’ Mich’, quand on le descend,
Chantent vers le ciel, nues, soixante femmes.
On pèle de froid dedans Notre Dame,
Monter m’y toiser, ça coûte cinq francs.

Et la Tour Eiffel nuitamment s’abat,
Dans un édredon de brume se vrille.
Les flics font la bise, est-on jeune fille,
Et dans les vécés : de siège on n’a pas.


NB : Je ne sais pas le hongrois, c’est d’évidence un handicap. Pour cette traduction (ou, plus exactement, pour cette transposition, au sens musical du terme), j’ai eu recours au traducteur automatique de Google, dont j’ai varié les langues de destination, privilégiant celles que je maîtrise (français, anglais, allemand, espagnol). Je me suis aussi aidé d’un dictionnaire en ligne hongrois-français, ainsi que des traductions (en français, anglais, allemand, espagnol) disponibles sur Internet. Cette manière de procéder est celle, avec les outils de notre temps, de Georges-Emmanuel Clancier, Guillevic, Jean Rousselot, Pierre Seghers et d’autres poètes encore, traduisant Attila József (pour le compte des éditions Phébus) sans connaître le hongrois mais disposant de traductions brutes, charge à eux de les mettre en forme.


A patron sosem kelt föl reggel,
Párizsban Jeanettek a Berták
s borbélynál is vehet az ember
főtt spenótot vagy égő gyertyát.

A Saint Michelen végig hatvan
meztelen nő dalol az éghez
s a Notre Dame: belül hideg van,
felül öt frankért rám lenézhetsz.

Az Eiffel-torony éjjel eldől,
bebúvik paplanos ködökbe,
ha lány vagy, megcsókol a rendőr
s az illemhelyen nincs ülőke.


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

Attila József (1905-1937) : Maman / Mama

Qui est Attila József ?


Depuis huit jours, j’ai constamment
en tête, par à-coups, maman,
de son panier grinçant couverte,
allant dans le grenier, alerte.

J’étais encore un être entier,
je tempêtais, tapais du pied.
« À d’autres, ces paquets de hardes,
emmène-moi dans les mansardes. »

Elle montait, vite étendait,
ne me grondait ni regardait
et froufroutaient, ailes brillantes,
les vêtements dans les soupentes.

Il n’est plus l’heure pour des pleurs,
mais je confesse ta grandeur –
tes cheveux gris dans le ciel fluent,
ton bleu¹, ses vagues le diluent.

¹ : Il s’agit vraisemblablement du bleu des blanchisseuses.

NB : Je ne sais pas le hongrois, c’est d’évidence un handicap. Pour cette traduction (ou, plus exactement, pour cette transposition, au sens musical du terme), j’ai eu recours au traducteur automatique de Google, dont j’ai varié les langues de destination, privilégiant celles que je maîtrise (français, anglais, allemand, espagnol). Je me suis aussi aidé d’un dictionnaire en ligne hongrois-français, ainsi que des traductions (en français, anglais, allemand, espagnol) disponibles sur Internet. Cette manière de procéder est celle, avec les outils de notre temps, de Georges-Emmanuel Clancier, Guillevic, Jean Rousselot, Pierre Seghers et d’autres poètes encore, traduisant Attila József (pour le compte des éditions Phébus) sans connaître le hongrois mais disposant de traductions brutes, charge à eux de les mettre en forme.
On trouve d’autres traductions du même poème (un des plus connus d’Attila József) sur Argitato, Esprits nomades, Babel matrix, Linda et Tebinfea, et ailleurs encore.


Már egy hete csak a mamára
gondolok mindig, meg-megállva.
Nyikorgó kosárral ölében,
ment a padlásra, ment serényen.

én még őszinte ember voltam,
ordítottam, toporzékoltam.
Hagyja a dagadt ruhát másra.
Engem vigyen föl a padlásra.

Csak ment és teregetett némán,
nem szidott, nem is nézett énrám
s a ruhák fényesen, suhogva,
keringtek, szálltak a magosba.

Nem nyafognék, de most már késő,
most látom, milyen óriás ő –
szürke haja lebben az égen,
kékítőt old az ég vizében.


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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