Tu m’appelles de nuit, mais la nuit je la dois
À mon mari ; c’est mal, de bafouer ses droits.
Il passe tout le jour dans le champ de son père :
Pourquoi de nuit, puisque tu peux à la lumière ?
Tu as peut-être peur que je te voie tout nu ?
À aimer dans le noir, moi, mon plaisir est nul !
Que sert, de nuit, aux filles d’être bien fichues ?
– Plus d’une vieille bique y trompe son crédule.
Pour me faire plaisir : viens donc plutôt de jour !
Car dans le noir, je ne te trouve aucun glamour.
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Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.
Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.
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Noctu me quaeris, sed habet me nocte maritus:
jura maritorum laedere, crede, nefas.
Ille diem patrio totam consumit in agro:
cur me nocte petis, tempora lucis habens?
Forsitan et totus nudusque viderier horres?
Mi tenebrosa potest nulla placere venus.
Quid prodest noctu formosas esse puellas?
Saepe fuit juvenis credita turpis anus.
Ergo placere magis si vis mihi, luce venito:
nam mihi per tenebras gratia nulla tui est.
(in Carmina selecta, 1, carmen 66b)
c’est très bon ; et réjouissant !
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