Jean Second / Johannes Secundus (1511-1536) : Les Baisers, 4 / Basia, IV

Les baisers de Néère ont le goût du nectar,
Ils coulent dans le cœur comme rosée doucette
Avec un goût de thym, de cannelle, de nard
Et de miel butiné sur les monts de l’Hymette
Par l’abeille d’Attique ou parmi les rosiers,
Çà et là, protégé de cire virginale,
Et mis sous le couvert de corbeilles d’osier.

Qu’à pleine bouche elle m’en donne d’innombrables,
Je me transformerai d’un coup en immortel,
Et jouirai des repas des plus grands de nos dieux.
Mais épargne, Néère, épargne-moi un tel
Don, ou te fais déesse avec moi dans les cieux :
Sans toi ne veux paraître à la table des dieux,
Dussent – sauf Jupiter – les Très-Hauts m’obliger
À tenir le haut bout dans le rouge empyrée.

***

Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.
Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

***

Non dat basia, dat Neaera nectar,
dat rores animae suaveolentes,
dat nardumque, thymumque, cinnamumque,
et mel, quale iugis legunt Hymetti,
aut in Cecropiis apes rosetis,
atque hinc virgineis et inde ceris
saeptum vimineo tegunt quasillo.

Quae si multa mihi voranda dentur,
immortalis in iis repente fiam,
magnorumque epulis fruar deorum.
Sed tu munere parce, parce tali,
aut mecum dea fac, Neaera, fias:
non mensas sine te volo deorum:
non si me rutilis praeesse regnis,
excluso Iove, di deaeque cogant.

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