Maximus Pacificus (vers 1406 – vers 1500), Il ne faut pas attendre / Non differendum (vers 15 – 28)

Aucun jour ne revient, qui va d’un pas rapide,
Le jour emporte, impétueux, l’heure agréable.
Cela qui fut n’est plus ; ce qui est, passera ;
L’avenir est peu sûr : savoure ce qui est.
Le champ fécond n’a pas toujours de lourds épis,
Ni la vigne toujours de pondéreuses grappes.
Occasions perdues, vous êtes ma douleur,
Atermoiements, lenteur, vous êtes mes supplices.
Je n’ai, ballot, pas su profiter de ma vie,
Quand filles et garçons à moi s’offraient d’eux-mêmes.
Baisers tendus que je n’ai su cueillir, refusant,
Insensé, de saisir les fruits de mes dessertes !
J’en souffre ; s’il n’est pas trop tard, réparerons ce
Gâchis, jouissons de nos délaissements anciens.

***

Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

***

Non redit ulla dies, pedibus volat illa citatis,
Et celeri facilis labitur hora die.
Quod fuit, hoc non est ; quod adest, non erit unquam ;
Quodque erit, ambiguum est, utere quidquid adest.
Non gravidas semper laetus fert campus aristas,
Nec pingues uvas vinea semper habet.
Multa miser potui, quae non fecisse dolori est,
Torqueor in lenta me tenuisse mora.
Tempora non novi stultus mea ; sponte favebat
Quisque puer votis, quaeque puella meis.
Oscula non sumpsi totiens porrecta, negabam
De mensis vecors sumere poma meis.
Paenitet, et si non serum est reparabimus omne
Tempus, et amissum quod fuit ante, fruar.

(in Elegiae jocosae et festivae [1489])

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :