Il est un lieu où bée un gouffre très profond
En plaine, entre Naples et la grande Pouzzoles,
Gorgé d’eau des enfers : un souffle en sort, furie
Qui dissémine une funeste aridité.
À l’automne le sol n’y verdit point, les prés
Dépouillés de gazon n’y nourrissent point d’herbe,
Ni ne bruissent de chants au printemps, point d’arbuste
Flexible qui babille à gazouillis discords :
Mais chaos et rochers barbés de ponce noire
S’égaient, massés autour, du funèbre cyprès.
Est locus excuso penitus demersus hiatu,
Parthenopen inter magnaeque Dicarchidos arva,
Cocyta perfusus aqua ; nam spiritus extra
Qui furit, effusus funesto spargitur aestu.
Non haec automno tellus viret, aut alit herbas
Cespite laetus ager ; non verno persona cantu,
Mollia discordi strepitu virgulta loquuntur :
Sed chaos, et nigro squalentia pumice saxa
Gaudent ferali circum tumultata cupressu.
(in De mutatione reipublicae romanae, vers 66 – 75)
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.
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