Faisant route à travers maints pays, maintes mers,
Je touche au lieu, mon frère, où sont tes pauvres mânes
Pour te faire l’offrande ultime due aux morts,
Et haranguer en vain une cendre muette,
Puisque la destinée m’a ravi ta présence,
Me l’a, mon pauvre frère, indûment enlevée !
Ce que de triste offrande à tes mânes j’apporte
Selon le rituel antique de nos pères,
Accepte-le, mouillé de maints pleurs fraternels,
Et pour l’éternité : adieu, mon frère, adieu.
Multas per gentes et multa per aequora vectus
advenio has miseras, frater, ad inferias,
ut te postremo donarem munere mortis
et mutam nequiquam alloquerer cinerem.
quandoquidem fortuna mihi tete abstulit ipsum.
heu miser indigne frater adempte mihi,
nunc tamen interea haec, prisco quae more parentum
tradita sunt tristi munere ad inferias,
accipe fraterno multum manantia fletu,
atque in perpetuum, frater, ave atque vale.
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.