Ludovico Ariosto (1474-1533) : Que m’importe la guerre ! / Ad Philiroen

Peut bien Charles de France, armant vaisseaux, chevaux,
Furieux combattants effrayants de courage,
Menacer les châteaux d’Italie de saccage –
Peut bien notre adversaire ourdir des plans nouveaux :

Je ne m’en soucie pas, sous un arbre allongé,
Près d’une chute d’eau murmurante, tandis
Que Corydon, vaillant, s’épuise aux blonds épis…
Si, comme tu l’as dit souvent, Philiroé,

Tu as souhait de mutuel amour, contrains
Toutes sortes de fleurs pourpres, le couronnant,
À courir sur le front moite de ton amant –
Que tu auras tressées de ta candide main ;

Et, étendue à mes côtés, sur ce gazon :
Aux sons de la cithare, émets douce chanson.

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Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

Quid Galliarum navibus aut equis
Paret minatus Carolus, asperi
Furore militis tremendo,
Turribus Ausoniis ruinam;
Rursus quid hostis prospiciat sibi,
Me nulla tangat cura, sub arbuto
Iacentem aquae ad murmur cadentis
Dum segetes Corydona flavae
Durum fatigant. Philiroe, meum
Si mutuum optas, ut mihi saepius
Dixisti, amorem fac corolla
Purpureo variata flore
Amantis udum circumeat caput,
Quam tu nitenti nexueris manu;
Mecumque cespite hoc recumbens
Ad citharam canito suave.

(in Carmina [rédaction de 1494 à 1502, première édition : 1553] ; le présent poème date de 1496)

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