Lumière, ma Lumière, ô toi souvent qui viens
Tramer mes durs tourments, sois saluée, Lumière !
Et telle qu’apparue dans le repos nocturne
Sous les traits de Vénus, viens souvent, ma Lumière !
Quels plaisirs sensuels ressentis, nuit splendide,
Quand sommeillant j’étreins le sein de mon amie !
– Quels chagrins ressentis, nuit jalouse, qui hâles
Loin de moi ce sommeil qui me prive de joies…
S’il me fallait tout bien peser, pour moi le jour
Serait plus noir que n’est torpeur et que ténèbres :
– Car les ténèbres me prodiguent la lumière,
Quand la lumière impie renforce les ténèbres,
S’il est vrai que la nuit me prodigue une amie,
Que dans sa perfidie m’arrache la lumière.
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Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.
Lux mea, lux quae mi duras innectere curas
Saepe venis, salve lux iterumque vale
Et qualem nocturna quies te ostenderat in re
Formosae Veneris, lux mea, saepe veni.
Gaudia quae lasciva tuli, nox aurea, dum me
Complexum dominae pectora somnus habet!
Invida nox, quae damna tuli dum mi procul omnem
Somnum aufers, somnus gaudia vitae adimit!
Si pensare licet factum hoc ratione, magis mi
Atra dies fuerit quam sopor et tenebrae
Dant lucem tenebrae, tenebras lux impia densat;
Nox dominam dat mi, lux inimica rapit.
(in Carmina)