Ô perle, Sirmio, des îles, des presqu’îles,
Toutes, qui sont portées sur les lacs translucides
Et sur la vaste mer par Neptune le double*,
Mais que j’ai de plaisir, de joie, à te revoir
Osant à peine croire avoir quitté Thynie
Et champs bithyniens et te voir sans péril !
Est-il plus grand bonheur que libre de soucis,
De décharger son âme, et de revenir, las
De périples lointains, où l’on a sa demeure,
D’y prendre du repos sur un lit désiré ?
C’est là ce qui seul compte après tant de périples,
Charmante Sirmio, salut, fête ton maître ;
Vous aussi fêtez-le, eaux du lac lydien**,
Et qu’à la maison rie tout ce qu’il est de rires !
* : la mer adriatique et la mer tyrrhénienne ; autre interprétation possible : la Méditerranée et l’océan.
** : il s’agit du lac de Garde : Fr. Noël donne ces deux interprétations de l’épithète : « parce que […] le lac de Garde roulait des sables d’or, comme le Pactole, fleuve de Lydie ; ou , parce qu’il avait été soumis à la domination des Étruriens ( = Étrusques), originaires de Lydie. »
Paene insularum, Sirmio, insularumque
ocelle, quascumque in liquentibus stagnis
marique vasto fert uterque Neptunus,
quam te libenter quamque laetus inviso,
vix mi ipse credens Thuniam atque Bithunos
liquisse campos et videre te in tuto.
o quid solutis est beatius curis,
cum mens onus reponit, ac peregrino
labore fessi venimus larem ad nostrum,
desideratoque acquiescimus lecto?
hoc est quod unum est pro laboribus tantis.
salve, o venusta Sirmio, atque ero gaude,
gaudete vosque, o Lydiae lacus undae,
ridete quidquid est domi cachinnorum.
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.