En vain ai-je jeté mes mots aux vents du ciel :
Je ne sais quel pasteur a ce qui me revient ;
Tu resteras pendue à ce haut chêne, flûte
Habile à moduler les doux échos des muses.
Oisifs en vos logis s’en tiennent les bourdons,
Et vous ne faites point, abeilles, votre miel.
Fundimus aeriis postquam verba irrita ventis,
__Nostraque nescio quis praemia Pastor habet ;
Hic suspensa alta pendebis, fistula, quercu,
__Musarum dulces promere docta sonos.
Immunes sic vestra sedent ad pabula fuci,
__Et vos non vobis mellificatis apes.
(in Carmina illustrium poetarum italorum, tome 1, page 2 [1719] )
Remarque : Le vers 5 est une adaptation de celui de Virgile (Géorgiques, IV, 244) : immunisque sedens aliena ad pabula fucus. Il a été repris (à moins que ne soit Accolti qui le lui ait emprunté) par Francesco Maria Molza (grand ami d’Accolti) dans ses Carmina varia (Carmen 23, vers 36). Cet exemple (pris parmi tant d’autres) montre combien les œuvres de la latinité sont perméables les unes aux autres.
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.