Mais à toi, Maître, dis, ô que puis-je t’offrir
à toi qui enseignas l’écoute aux créatures ?
Un jour de ce printemps que j’ai en souvenir,
on était en Russie, au soir ‒, une monture…
L’étalon fuyait seul à travers le village,
‒ l’entrave lui pendait au paturon d’avant ‒,
afin d’être de nuit tout seul dans le pacage ;
comme lui ondoyait, lui battait le crin blanc
dessus son encolure au rythme de sa course,
tandis que, pesamment freiné, il galopait.
Et le sang du coursier, comme en sourdait la source !
Lui, la vaste étendue, ah comme il l’éprouvait !
Il chantait, écoutait, avait en apanage
tout ton cycle de dits.
Je t’offre son image.
Dir aber, Herr, o was weih ich dir, sag,
der das Ohr den Geschöpfen gelehrt? –
Mein Erinnern an einen Frühlingstag,
seinen Abend, in Rußland –, ein Pferd…Herüber vom Dorf kam der Schimmel allein,
an der vorderen Fessel den Pflock,
um die Nacht auf den Wiesen allein zu sein;
wie schlug seiner Mähne Gelockan den Hals im Takte des Übermuts,
bei dem grob gehemmten Galopp.
Wie sprangen die Quellen des Rossebluts!Der fühlte die Weiten, und ob!
Der sang und der horte –, dein Sagenkreis
war in ihm geschlossen.
Sein Bild: ich weih’s.
(in Die Sonette an Orpheus [I, 20, 1923])
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.