Qui est Friedrich Nietzsche ?
J’étais, il y a peu,
Au pont, dans la nuit sombre.
De loin venait un chant :
Filet de gouttes d’or
Sur la surface qui tremblait.
Gondoles, lumières, musique ‒
Tiraient au large sous la brune…
Mon âme était guitare
Et se chantant, secrète,
Sans qu’on la vît touchée,
Un chant de gondelier,
Tremblait d’une félicité multiple.
Quelqu’un l’écoutait-il ?…
An der Brücke stand
Jüngst ich in brauner Nacht.
Fernher kam Gesang :
Goldener Tropfen quoll’s
Über die zitternde Fläche weg.
Gondeln, Lichter, Musik –
Trunken schwamm’s in die Dämmrung hinaus…Meine Seele, ein Saitenspiel,
Sang sich, unsichtbar berührt,
Heimlich ein Gondellied dazu,
Zitternd vor bunter Seligkeit.
– Hörte jemand ihr zu ?…
(in Ecce homo [rédaction : 1888 ; publication posthume : 1908] )
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.