C’est en suivant de rive à rive
deux câbles parallèles
entre lesquels circule
la barque à nocher borgne
qu’on passe en l’autre monde :
il n’y a rien en face,
qu’une auberge à chevaux
de poste qu’on enfourche,
on va dans les bois proches
où sont dit-on les morts
avec leurs ombres pâles ;
et peut-être soi-même
est-on mort au passage
de ce fleuve aux eaux noires
sans arbre sur ses berges ‒
où l’on perçoit l’aboi
de chiens dans des hameaux
lointains, impénétrables.
(© LEM 23 06 2018)