Qui est Elke Erb ?
Jetant un œil au petit arbre en fleurs,
je vis ses mille blancs silencieux et figés,
comme brillants sur le ciel,
figés, étranges, gardant silence,
puis, en haut dans la chambre
je me suis rappelé
comme dans mon enfance, à la campagne,
de la cuisine je regardais, figée,
par trop tomber, tomber
la neige. Une drogue un peu.
Une attirance. Qui dévore et qui dure.
Un regard immobile
de retour vers le peu familier.
Liberté comme étrangeté, millier,
car sans conteste tout était là figé,
pierres en tas, rond des pommes, orge aux rats.
Toutefois l’œil y gagnait
le maisonnier¹ de la maison…
¹ : Je traduis ainsi, par cet adjectif un peu désuet, hausig, qui semble être une création de l’auteur.
Als ich in das blühende Bäumchen sah,
stand sein Tausendweiß still und starrte,als prange es vor dem Himmel,
starr und fremd hielt die Stille,und nachher, oben im Zimmer,
habe ich mich erinnert,wie ich selbst im Kindesalter
auf dem Land aus der Küche starrteexzessiv in das Schneien
und Schneien. Ein wenig Droge.Ein Reiz. Er zehrt und dauert.
Ein unverwandtes Schauenzurück in das nicht Traute.
Freiheit gleich Fremde gleich Tausend,denn da starrte ja alles,
Steinrücken, Apfelrund, Graslauf.Jedoch gewann sich das Auge
das Hausige des Hauses …
(in Gänsesommer [1976])
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.