Combien, demandes-tu, Lesbie, de tes baisers
Me faudrait-il pour m’assouvir et me combler ?
Compte les grains de sable où pousse la férule
En Libye, à Cyrène, entre le temple où brûle
Jupiter et la tombe antique de Battos ;
Ou les astres nombreux, quand se tait le cosmos,
Qui scrutent les amours furtives des mortels :
C’est autant de baisers qu’il faut, à un fou tel
Que moi, donner pour l’assouvir et le combler.
Leur nombre ? Cachons-le, de peur qu’un indiscret
Ou quelque médisant n’aille nous envoûter.
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Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.
Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.
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Quaeris, quot mihi basiationes
tuae, Lesbia, sint satis superque.
Quam magnus numerus Libyssae harenae
lasarpiciferis iacet Cyrenis
oraclum Iovis inter aestuosi
et Batti veteris sacrum sepulcrum;
aut quam sidera multa, cum tacet nox,
furtivos hominum vident amores:
tam te basia multa basiare
vesano satis et super Catullo est,
quae nec pernumerare curiosi
possint nec mala fascinare lingua.