Georg Trakl (1887-1914) : Anif

Qui est Georg Trakl ?

Souvenir : des mouettes, planant sur le ciel sombre
De la mâle mélancolie.
Tu habites silencieux dans l’ombre du frêne automnal,
Englouti dans le tertre à la juste mesure ;

Tu suis toujours l’aval de la verte rivière
Quand le soir est venu,
Retentissant amour ; pacifiques rencontres : gibier sombre,

Un homme rose. Enivré d’air bleuâtre
Le front remue la mourante ramure
Et pense à la mère au visage grave ;
Ô, que tout sombre dans le sombre ;

Les pièces austères et le vieux mobilier
Des pères.
C’est là ce qui secoue le cœur de l’étranger.
Ô signes et étoiles.

Grande est la faute de qui est né. Malheur, frissons dorés
De la mort,
Dès lors que l’âme rêve à de plus fraîches fleurs.

L’oiseau nocturne crie toujours dans le branchage dépouillé
Au-dessus du pas du Lunaire,
Il tonne un vent glacé sur les murs du village.


Erinnerung: Möven, gleitend über den dunklen Himmel
Männlicher Schwermut.
Stille wohnst du im Schatten der herbstlichen Esche,
Versunken in des Hügels gerechtes Maß;

Immer gehst du den grünen Fluß hinab,
Wenn es Abend geworden,
Tönende Liebe; friedlich begegnet das dunkle Wild,

Ein rosiger Mensch. Trunken von bläulicher Witterung
Rührt die Stirne das sterbende Laub
Und denkt das ernste Antlitz der Mutter;
O, wie alles ins Dunkel hinsinkt;

Die gestrengen Zimmer und das alte Gerät
Der Väter.
Dieses erschüttert die Brust des Fremdlings.
O, ihr Zeichen und Sterne.

Groß ist die Schuld des Geborenen. Weh, ihr goldenen Schauer
Des Todes,
Da die Seele kühlere Blüten träumt.

Immer schreit im kahlen Gezweig der nächtliche Vogel
Über des Mondenen Schritt,
Tönt ein eisiger Wind an den Mauern des Dorfs.

(in Sebastian im Traum)


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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