Qui est Hans Magnus Enzensberger ?
Il arrive de temps en temps
que quelqu’un crie au secours.
Déjà quelqu’un d’autre se jette à l’eau
sans en attendre aucun retour.
Au milieu du plus épais capitalisme
les pompiers rutilants tournent
la rue, éteignent le feu, ou le chapeau
du mendiant soudain brille d’un éclat d’argent.
Le matin, les rues fourmillent
de gens qui sans couteau tiré
s’empressent çà, là, le cœur serein,
cherchant du lait et des radis.
Comme dans la paix la plus profonde.
C’est magnifique à voir.
Hie und da kommt es vor,
daß einer um Hilfe schreit.
Schon springt ein andrer ins Wasser,
vollkommen kostenlos.
Mitten im dicksten Kapitalismus
kommt die schimmernde Feuerwehr
um die Ecke und löscht, oder im Hut
des Bettlers silbert es plötzlich.
Vormittags wimmelt es auf den Straßen
von Personen, die ohne gezücktes Messer
hin- und herlaufen, seelenruhig,
auf der Suche nach Milch und Radieschen.
Wie im tiefsten Frieden.
Ein herrlicher Anblick.
(in Leichter als Luft. Suhrkamp Verlag, Frankfurt am Main 1999)
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.