
Tu m’évites, Chloé, à la façon du faon
qui sur les monts perdus où il cherche sa mère
___craintive, s’épeure du vent
___et des présences forestières :
car que se déchevèle au retour du printemps
la mouvante ramure ou qu’aille en la broussaille
___le lézard vert en l’agitant :
___sa jambe tremble et le cœur lui défaille.
Je ne suis point tes pas, tel le tigre méchant
ou le lion gétule, à des fins de carnage :
___allons, laisse là ta maman,
___prends un amant : c’est de ton âge.
On peut entendre ici une mise en voix contemporaine du poème,
due au compositeur basque Josu Elberdin.
Vitas inuleo me similis, Chloe,
quaerenti pavidam montibus aviis
__matrem non sine vano
__aurarum et silvae metu.Nam seu mobilibus veris inhorruit
adventus folliis, seu virides rubum
__dimovere lacertae,
__et corde et genibus tremit.Atqui non ego te, tigris ut aspera
Gaetulusve leo, frangere persequor:
__tandem desine matrem
__tempestiva sequi viro.