Teofilo Folengo (1491-1544) : Le lac de Garde / De Benaco

Mais comme la nature a donc bien fait les choses,
Mais comme tout s’ordonne et s’accomplit au mieux !
Il est en Italie un lac – dit « lac de Garde » –
Qui frétille à tous vents, comme de l’eau de mer.
On n’en tire à manger que de fort bons poissons :
Sardine, anguille et carpe, et des tanches, des truites.
Mais que vaut le poisson sans le jus de l’olive
– Poissons en noir poêlon sont-ils pas frits à l’huile ?
Donc : les rives autour sont plantées d’oliviers,
Et la proche Brescia pourvoit aux pots de fer.
Huile, poissons, pêcheurs, tout est tiré d’ici –
Et même les poêlons à frire les poissons.

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Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

Quam bene disposuit cunctis natura facendis,
Quam bene procedunt ordine cuncta suo!
Est lagus Italiae, qui nunc de Garda vocatur
Quique procellosis ut mare balzat aquis.
Non nisi bon pisces mangiantur semper ab illo:
Sardenae, anguillae, carpio, tenca, trotae.
Sed nil Palladio piscis valet absque liquore:
Nonne oleo pisces nigra padella coquit?
Ergo per intornum ripae carigantur olivis
Datque vasos ferri Bressa propinqua sui.
Nascitur hic oleum, piscis, piscator et ipsa
Piscibus assandis apta padella simul.

(in Epigrammata [1520])

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