Rilke, « Regarde, les anges… » in Gedichte an die Nacht (Poèmes à la nuit)

Regarde,  les anges ressentent
en traversant l’espace
leurs sentiments perpétuels.
Notre ardeur leur serait du froid.
– Regarde, les anges fulgurent
en traversant l’espace.
Tandis qu’à nous, qui n’en savons
rien d’autre, ceci se refuse
et en vain cela se révèle,
ils passent, ravis de leurs buts,
en traversant leur univers
aux formes achevées.

NB : cette traduction pourra paraître une « belle infidèle », dans la mesure où elle épouse d’autres rythmes – malheureusement non rimés – que ceux le poème de Rilke, et qu’elle en interprète subjectivement l’obscurité. J’assume ce qui me semble non pas relever d’une trahison, mais de la transposition souhaitée, à défaut sans doute d’être effective, de la beauté du texte original.

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Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.
Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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Siehe, Engel fühlen durch den Raum
ihre unaufhörlichen Gefühle.
Unsre Weißgluth wäre ihre Kühle.
Siehe, Engel glühen durch den Raum.
Während uns, die wirs nicht anders wissen,
eins sich wehrt und eins umsonst geschieht,
schreiten sie, von Zielen hingerissen,
durch ihr ausgebildetes Gebiet.

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