Lucain : La peste / Marcus Annaeus Lucanus : de peste

Pendant la guerre civile, la peste s’est abattue sur les armées de Pompée et de César qui s’observent.

L’air croupi condensa les miasmes de la peste
En nuages obscurs. Pareille exhalaison
D’enfer sort à Nésis des roches fumigènes,
Ou du gouffre où l’Etna souffle, enragé, la mort.
La langueur fut partout, l’eau plus apte que l’air
À se charger du germe embourbait les entrailles.
La peau durcit, ridée, les yeux se désorbitent,
En feu – sur tout visage, en mal sacré, brûlante,
La peste mue ; la tête, appesantie, s’incline.
Encor, encor, se rue sur tout être la mort,
Et de vie à trépas, il n’est point d’intervalle,
La mort suit la langueur, la foule des défunts
Accroît l’épidémie ; se mêlent aux vivants
Les corps sans sépulture – on les jette des tentes,
Ce sont là leurs obsèques… […]

***

***

Traxit iners caelum fluvidae contagia pestis
obscuram in nubem. tali spiramine Nesis
emittit Stygium nebulosis aera saxis
antraque letiferi rabiem Typhonis anhelant.
inde labant populi, caeloque paratior unda
omne pati virus duravit viscera caeno.
jam riget arta cutis distentaque lumina rumpit
igneaque in voltus et sacro fervida morbo
pestis abit, fessumque caput se ferre recusat.
jam magis atque magis praeceps agit omnia fatum,
nec medii dirimunt morbi vitamque necemque,
sed languor cum morte venit; turbaque cadentum
aucta lues, dum mixta jacent incondita vivis
corpora; nam miseros ultra tentoria cives
spargere funus erat. […]

(La Pharsale, livre VI [vers 89-103])

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