___Quand tu loues, Lydie, de Télèphe,
le cou couleur de rose et les bras, de Télèphe,
___– de la cire ! – : ah, malheur ! j’en ai
le foie qui bout, gonflé d’une bile chagrine.
___Esprit ni teint ne me demeurent
en leur stabilité, des gouttes sur mes joues
___glissent, discrètes, découvrant
les feux lents et profonds dont je suis consumé.
___Je brûle ! – qu’avinées, des rixes
aient souillé la blancheur de tes épaules ; – qu’en
___délire ait le drôle à tes lèvres
imprimé de ses dents l’empreinte indélébile.
___Veux-tu bien me prêter l’oreille ?
N’espère pas fidèle un barbare qui blesse
___la tendre bouche que Vénus
a imprégné du meilleur crû de son nectar.
___Trois fois heureux, et plus encore,
ceux qu’un lien solide unit, et que l’amour,
___exempt de mauvaises querelles,
ne séparera pas avant le jour ultime.
__Cum tu, Lydia, Telephi
cervicem roseam, cerea Telephi
__laudas bracchia, vae, meum
fervens difficili bile tumet iecur.__Tunc nec mens mihi nec color
certa sede manet, umor et in genas
__furtim labitur, arguens
quam lentis penitus macerer ignibus.__Uror, seu tibi candidos
turparunt umeros inmodicae mero
__rixae, sive puer furens
inpressit memorem dente labris notam.__Non, si me satis audias,
speres perpetuum dulcia barbare
__laedentem oscula, quae Venus
quinta parte sui nectaris imbuit.__Felices ter et amplius
quos inrupta tenet copula nec malis
__divolsus querimoniis
suprema citius solvet amor die.
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.
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