C’est Rosette qui s’exprime :
Rosée j’ai pour blason, et pour nom j’ai Rosette,
Rosée ne dure point – point n’a duré ma vie.
Rosée mouille ma tombe et marbres arrosés ;
Rosette suis : baignée de rosée rose, d’eau.
Point d’abeille : en ma tombe habitent des cigales
Stridulant sur ma cendre, y craquetant en nombre.
Hiver, paix de la morte, et l’été, sa torture !
L’hiver, oui, est ma paix, et l’été mon supplice.
NB : Le jeu sur les mots, liant dans cette épitaphe le prénom Rosette à la rosée, qui pose un rapport sémantique, en latin, entre les parophones sous-jacents nomen (nom) et omen (présage, destin) (et que je traduis tant bien que mal sans respect absolu de la lettre) est fréquent chez Pontano comme chez d’autres auteurs de son temps et d’après. On en trouve ici, sous la plume du même Pontano, d’autres exemples.
Ros mihi dat titulum, nomenque est Roscia nostrum
Ros brevis est, brevis heu sic mihi vita fuit.
Rore madet tumulus , stillant & marmora rorem.
Roscia sum; me ros, roscida & unda rigat.
Sed nec apes tumulo, verum insedere cicadae,
Stridulaquc ad cineres hei mihi turba crepat.
Bruma mihi requies, aestas est poena sepultae:
Bruma quies ; aestas est mihi supplicium.
(in De tumulis libri duo [1502])
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.
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