[…] Sois sage, allonge-toi, bois du frais dans du verre
Ou le cristal, si c’est ton goût, de coupes neuves.
Repose ta fatigue à l’ombre, allons ! de pampres,
Noue à ta tête lourde une coiffe de roses,
Et cueille, joli cœur, la bouche d’un tendron…
Ah, maudit soit qui fronce un sourcil d’un autre âge !
Quoi, des fleurs parfumées pour une cendre ingrate ?
Veux-tu donc qu’une tombe en porte les couronnes ?
Pose vins, dés. Maudit qui pense aux lendemains !
La mort nous prend l’oreille et dit : « Vivez, j’arrive ».
[…] Si sapis, aestivo recubans te prolue vitro,
Seu vis crystallo ferre novos calices.
Hic, age, pampinea fessus requiesce sub umbra,
Et gravidum roseo necte caput strophio,
Formosus tenerae decerpens ora puellae.A ! pereat cui sunt prisca supercilia !
Quid cineri ingrato servas bene olentia serta?
Anne coronato vis lapide ista legi?
Pone merum et talos. Pereat qui crastina curat !
Mors aurem vellens : « Vivite » ait, « venio ».
(extrait [vers 29-38] de Copa, La fille d’auberge)
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.