
[…] Les tambours, bruits d’enfer, de donner le signal,
De sonner l’airain rauque et criard des trompettes.
L’espoir, qui s’est dressé, frappe de cris les astres,
L’éther tonne au fracas des boulets qui explosent.
La rame grince, arrache une onde qui écume ;
Les rapides bateaux courent sur l’eau marine,
Se ruant sans tarder sur le fer : ils s’approchent
Et la fureur de Mars mêle les deux armées.
L’airain fait briller l’onde et l’air est enfumé :
Les rivages renvoient le vacarme en écho.
Déjà, mollit son arc, et son carquois se vide :
Glaives, flèches et plomb sont la mort du barbare,
Tombent, tombent, les chefs ennemis, les phalanges ;
La main victorieuse a pris les rostres turcs. […]
[…] Tartareos imitata sonos dant tympana signum,
__Et rauco clangens increpat aere tuba.
Hic spes arrectae feriunt clamoribus astra,
__Displosisque globis aethra fragore tonat.
Spumant convulsae remis stridentibus undae;
__Concurrunt celeres per vada salsa rates.
In ferrum sine more ruunt, et cominus instant
__Martius et cuneos miscet utrosque furor.
Aere micant fluctus, fumo subtexitur aer:
__Ingentem referunt littora pulsa sonum.
Jam laxos arcus, pharetras jam sentit inanes
__Barbarus; et jaculis, glandibus, ense perit.
Hostiles cecidere duces, cecidere phalanges;
__Captaque victrici Turcica rostra manu. […]
(in Carmina illustrium poetarum italorum tome V [1720] pp. 147-8)
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.