Vois : n’est-il pas au ciel un « Cavalier » d’étoiles ?
Car nous portons en nous, étrangement gravée,
une fierté de terre. Il en vient un second,
qui le tenant le pousse et qu’il porte lui-même.
N’est-elle pas ainsi, que l’on chasse et qu’on dompte,
la nature de l’être en sa nervosité ?
Aller, volter. L’on presse et l’on se fait comprendre.
Nouvel et vaste espace. Et les deux ne font qu’un.
Mais le font-ils ? Ou bien : n’ont-il pas leur idée,
chacun d’eux, du chemin qu’ils parcourent ensemble ?
Anonymes, déjà, table, pré les séparent.
Les astres conjugués sont eux aussi trompeurs.
Mais réjouissons-nous, pour l’heure, un court instant,
de croire à la figure. Est-ce point suffisant ?
Sieh den Himmel. Heißt kein Sternbild ›Reiter‹?
Denn dies ist uns seltsam eingeprägt:
dieser Stolz aus Erde. Und ein Zweiter,
der ihn treibt und hält und den er trägt.Ist nicht so, gejagt und dann gebändigt,
diese sehnige Natur des Seins?
Weg und Wendung. Doch ein Druck verständigt.
Neue Weite. Und die zwei sind eins.Aber sind sie’s? Oder meinen beide
nicht den Weg, den sie zusammen tun?
Namenlos schon trennt sie Tisch und Weide.Auch die sternische Verbindung trügt.
Doch uns freue eine Weile nun
der Figur zu glauben. Das genügt.
(in Die Sonette an Orpheus [I, 11], 1923)
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.