Notre vieille amitié pour les dieux sans requête
devons-nous la bannir, au motif que l’acier
dur que stricts nous dressons, ne les a point en tête,
ou sur la carte improviser de la chercher ?
Eux qui prennent nos morts, ces amis tout puissants
ne viennent nulle part mouvoir nos engrenages.
Nos banquets et nos bains désertent leurs parages,
nous devançons toujours, jugés depuis longtemps
trop lents, leurs messagers. Nous nous voyons dépendre
en tout d’autrui, plus seuls, sans rien savoir d’autrui,
nous n’allons plus sur des sentiers à beaux méandres,
mais droits. Les feux anciens n’activent aujourd’hui
que, de plus en plus gros, des marteaux à vapeur.
Mais nous, nous faiblissons, pareils à des nageurs.
Sollen wir unsere uralte Freundschaft, die großen
niemals werbenden Götter, weil sie der harte
Stahl, den wir streng erzogen, nicht kennt, verstoßen
oder sie plötzlich suchen auf einer Karte?Diese gewaltigen Freunde, die uns die Toten
nehmen, rühren nirgends an unsere Räder.
Unsere Gastmähler haben wir weit –, unsere Bäder,
fortgerückt, und ihre uns lang schon zu langsamen Botenüberholen wir immer. Einsamer nun auf einander
ganz angewiesen, ohne einander zu kennen,
führen wir nicht mehr die Pfade als schöne Mäander,sondern als Grade. Nur noch in Dampfkesseln brennen
die einstigen Feuer und heben die Hämmer, die immer
größern. Wir aber nehmen an Kraft ab, wie Schwimmer.
(in Die Sonette an Orpheus [I, 24], 1923)
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.