Stefan George (1868-1933) : Dans le parc qu’on dit mort / Komm in den totgesagten park

Qui est Stefan George ?

Dans le parc qu’on dit mort, descends pour regarder :
Le reflet de lointains et souriants rivages.
Inespéré, le bleu venu de purs nuages
Éclaire les étangs, les sentiers diaprés.

Saisis la profondeur du jaune et le gris mou
Des bouleaux et des buis. Comme le vent est doux.
Elles n’ont point fané, les roses de l’automne.
Choisis-les, baise-les, tresses-les en couronne.

Sans oublier non plus les ultimes asters.
Les sarments empourprés de la vigne sauvage.
Et ce qui reste aussi d’existence et de vert
Fonds-le légèrement dans l’automnale image.


Komm in den totgesagten park und schau:
Der schimmer ferner lächelnder gestade.
Der reinen wolken unverhofftes blau
Erhellt die weiher und die bunten pfade.

Dort nimm das tiefe gelb. Das weiche grau
Von birken und von buchs. Der wind ist lau.
Die späten rosen welkten noch nicht ganz.
Erlese küsse sie und flicht den kranz.

Vergiss auch diese lezten astern nicht.
Den purpur um die ranken wilder reben.
Und auch was übrig blieb von grünem leben
Verwinde leicht im herbstlichen gesicht.

(in Das Jahr der Seele, L’Année de l’âme [1897])


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

 

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