Hilde Domin (1909-2006) : Qu’une rose où me retenir / Nur eine Rose als Stütze

Qui est Hilde Domin ?

Je m’aménage une chambre dans l’air
parmi les acrobates, les oiseaux :
mon lit sur le trapèze du sentir
comme un nid dans le vent
tout au bout de la branche.

J’acquiers un drap de la plus fine laine
des agneaux joliment coiffés qui
comme de chatoyants nuages
vont au clair de la lune
sur la terre ferme.

Fermant les yeux je m’enveloppe
dans le poil brut des bêtes sûres.
Je veux sous les petits sabots sentir le sable
et entendre le clic du loquet
fermant le soir la bergerie.

Mais allongée dans la plume, bercée haut dans le vide,
j’ai le vertige. Je ne m’endors pas.
Ma main
cherche à quoi s’agripper sans trouver
qu’une rose où me retenir.


Ich richte mir ein Zimmer ein in der Luft
unter den Akrobaten und Vögeln:
mein Bett auf dem Trapez des Gefühls
wie ein Nest im Wind
auf der äußersten Spitze des Zweigs.

Ich kaufe mir eine Decke aus der zartesten Wolle
der sanftgescheitelten Schafe die
im Mondlicht
wie schimmernde Wolken
über die feste Erde ziehn.

Ich schließe die Augen und hülle mich ein
in das Vlies der verläßlichen Tiere.
Ich will den Sand unter den kleinen Hufen spüren
und das Klicken des Riegels hören,
der die Stalltür am Abend schließt.

Aber ich liege in Vogelfedern, hoch ins Leere gewiegt.
Mir schwindelt. Ich schlafe nicht ein.
Meine Hand
greift nach einem Halt und findet
nur eine Rose als Stütze.

(in Gesammelte Gedichte [1987])


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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