Qui est Alexander Roda Roda ?
Le juge aux paysans : « Apportez de quoi fouir,
il y a ces soldats qu’il faut ensevelir.
Six pieds de profondeur, vingt brasses de long, trois
bonnes coudées de large, ils n’ s’ront point à l’étroit. »
Alors, on a bêché pour faire le caveau :
la troupe par dessous, dessus les caporaux.
Quatre sur les côtés, quatre dans le mitan,
allongés en travers messieurs les lieutenants.
Du poitrail à plus d’un y a du sang qu’a coulé,
en y versant d’la chaux, on a tout nettoyé.
Le colonel dans un cercueil dessus tout ça –
ils reposent en paix, à c’te heure, les soldats.
NB : Le poème est rédigé pour partie en dialecte bavaro-autrichien. J’essaie de le rendre par l’usage d’un français familier.
Ruft der Richter seine Bauern: “Nehmts den Spaten,
kummts begraben, kummts begraben die Soldaten!Sechs Schuh tief und zwanzig Klafter Länge,
dritthalb Ellen breit, da liegen sie net enge.“Alstern haben mir die Grube ausgehoben:
die Gemeinen unten, Korporale oben.Seitwärts viere, in der Mitten viere,
überzwerch die Herren Offiziere.Is noch manchen aus der Brust das Blut geflossen,
sauber haben mir’s mit Kalk begossen.Drauf den Obersten in aaner Truhe –
jetzt haben die Soldaten ihre Ruhe.
(in Felmayer, Rudolf (Hrsg.): Dein Herz ist deine Heimat)