Qui est Georg Heym ?

Nous avons traversé sur les bateaux à voile
Les villes qu’emplissaient la nuit et la clarté de ports frigorifiés,
Vides, des escaliers suspendus par milliers menaient à la mer large,
Les bateliers, obscurs, agitaient le brandon.
Emplis de rues d’argent, les jardins maritimes
S’étendaient au-dessous du reflet des étoiles
Et les poissons géants allaient, en habit d’or
Et le rostre brillant, au-dessus des eaux vastes.
Nul grondement de cloche. Et point de mendiants assis près de la sente.
D’appel de corne aucun, ni personne qui vînt nous barrer le chemin.
Et nues comme des murs étaient les villes, toutes,
Seuls, des astres allaient sur les créneaux, très grands.
Des barrières de port reposaient fendillées sur le taillis des murs.
Immenses et salées des tours devant nos pieds.
Des ponts étaient, croulés, pareils à des squelettes,
Il se jetait au loin des feux dessus le fleuve.
Mit den segelnden Schiffen fuhren wir quer herein
In die Städte voll Nacht und frierender Häfen Schein.
Tausend Treppen leere hingen zum Meere breit,
Dunkel die Schiffer schwangen den Feuerscheit.[Die Gärten der Meere mit silbernen Straßen gefüllt
Dehnten sich [??] unter der Sterne Bild
Und die riesigen Fische gingen im goldenen Kleid
Mit blitzenden Speeren über die Wasser weit. ]Glocken nicht brummten. Und Bettler nicht saßen am Pfad.
Rief kein Horn, und niemand den Weg uns vertrat.
Und die Städte alle waren wie Wände bloß.
Sterne nur gingen über den Zinnen sehr groß.Seebäume saßen geborsten im Mauergestrüpp.
Salzig, und weite [Türme] vor unserem Fuß.
Brücken zerbrochen standen wie Knochengerüpp,
Ferne Feuer warfen sich über den Fluß.
(in Umbra vitae [1912])
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.