Qui est Georg Heym ?

Le plat pays est recouvert de neige bleue,
L’hiver s’étale. Et les panneaux indicateurs
Se montrent l’un à l’autre en étendant la main
Le violet silencieux de l’horizon.
Quatre routes ici progressant vers le vide
Se joignent. Dénudés, les arbres bas se dressent
Comme des mendiants. Le rouge de la sorbe
Brille trouble, semblable à leur œil. Les chemins
Font une courte halte et parlent sous les branches
Avant de repartir vers leur isolement,
Vers le nord et le sud et vers l’est et vers l’ouest
Où pâlit le jour bas de la saison d’hiver.
Un panier à haut bord au cannage éventré
Est depuis la moisson demeuré dans le champ.
Barbe blanche, un soldat, qui après la bataille
Et la chaude journée est de garde des morts.
La neige s’appâlit et le jour se consume.
L’haleine du soleil sur le firmament fume,
Avec pour résultat que la glace des flaques
Brûle au bas du chemin, rouge comme du feu.
Der blaue Schnee liegt auf dem ebenen Land,
Das Winter dehnt. Und die Wegweiser zeigen
Einander mit der ausgestreckten Hand
Der Horizonte violettes Schweigen.Hier treffen sich auf ihrem Weg ins Leere
Vier Straßen an. Die niedren Bäume stehen
Wie Bettler kahl. Das Rot der Vogelbeere
Glänzt wie ihr Auge trübe. Die ChausseenVerweilen kurz und sprechen aus den Ästen.
Dann ziehn sie weiter in die Einsamkeit
Gen Nord und Süden und nach Ost und Westen,
Wo bleicht der niedere Tag der Winterzeit.Ein hoher Korb mit rissigem Geflecht
Blieb von der Ernte noch im Ackerfeld.
Weißbärtig, ein Soldat, der nach Gefecht
Und heißem Tag der Toten Wache hält.Der Schnee wird bleicher, und der Tag vergeht.
Der Sonne Atem dampft am Firmament,
Davon das Eis, das in den Lachen steht
Hinab die Straße rot wie Feuer brennt.
(in Umbra vitae [1912])
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.