Catulle : XIII, pour Fabullus / XIII. ad Fabullum

Qui est Catulle ?


Je t’offrirai, mon Fabullus, un bon dîner
dans peu de jours – les dieux voulant te l’accorder –
si venant tu pourvois à l’abondante et fine
chère, sans oublier ni la blanche gamine
ni le vin ni le sel, ni tous les mots d’esprit.
Que si tu y pourvois, dis-je, mon bel ami,
je t’offrirai un bon dîner … car l’escarcelle
de ton ami Catulle est pleine d’arantèles.
Tu auras en retour mon pur empressement ;
voire plus de douceur et de raffinement :
car je te donnerai d’un baume qu’à ma môme
ont donné Cupidons et Vénus ; son arôme
est tel que tu prieras les dieux, l’ayant humé,
de faire, Fabullus, de tout ton être un nez !


Cenabis bene, mi Fabulle, apud me
paucis, si tibi di favent, diebus,
si tecum attuleris bonam atque magnam
cenam, non sine candida puella
et vino et sale et omnibus cachinnis.
Haec si, inquam, attuleris, venuste noster,
cenabis bene; nam tui Catulli
plenus sacculus est aranearum.
Sed contra accipies meros amores
seu quid suavius elegantiusve est:
nam unguentum dabo, quod meae puellae
donarunt Veneres Cupidinesque,
quod tu cum olfacies, deos rogabis,
totum ut te faciant, Fabulle, nasum.

Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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