Catulle : portrait de son rival (poème 71)


Qui est Catulle ?


Un puant de l’aisselle, et qu’on fuit à raison,
Goutteux ‒ l’ayant cherché ! ‒, qui traîne son pilon :
Le voilà, ce rival qui bourre ta louloute.
C’est merveille de voir chaque mal propagé :
Chaque fois qu’il la fout, des deux tu es vengé –
Elle souffrant du nez, lui crevant de sa goutte.


Si cui jure bono sacer alarum obstitit hircus,
aut si quem merito tarda podagra secat.
aemulus iste tuus, qui vestrem exercet amorem,
mirifice est a te nactus utrumque malum.
nam quotiens futuit, totiens ulciscitur ambos:
illam affligit odore, ipse perit podagra.


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

Catulle : à Ipsitille (XXXII) / ad Ipsitillam

Douce Ipsitille, invite-moi,
Ma savoureuse au beau minois,
Chez toi quand j’aurai fait ma sieste.
Si tu veux bien : débrouille-toi
Pour que ta porte soit ouverte,
Et garde-toi bien de sortir :
Reste à demeure, apprête-toi
Neuf fois de suite à me subir.
Si c’est d’accord, parle illico :
Là, repu, couché sur le dos,
J’éventre chemise et tricot.

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Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.
I
l est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

***

Amabo, mea dulcis Ipsitilla,
meae deliciae, mei lepores,
jube ad te veniam meridiatum.
Et si jusseris, illud adjuvato,
ne quis liminis obseret tabellam,
neu tibi lubeat foras abire,
sed domi maneas paresque nobis
novem continuas fututiones.
Verum si quid ages, statim jubeto:
nam pransus jaceo et satur supinus
pertundo tunicamque palliumque.

Catulle : XXVII, à son échanson / XXVII. Ad pincernam suum

De ce vieux cru fameux, verse-moi,
Échanson, de plus amers hanaps :
De dame Postumie, c’est la loi,
– Plus ivre que n’est ivre la grappe.

Vous, les eaux, décampez, exécrées
Du vin, détalez chez Pisse-froid :
Ici, l’on boit pur le jus sacré.

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Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. 
Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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Minister vetuli puer Falerni
inger mi calices amariores,
ut lex Postumiae jubet magistrae
ebriosa acina ebriosioris.

At vos quo lubet hinc abite, lymphae
vini pernicies, et ad severos
migrate. Hic merus est Thyonianus.

Catulle : XXV, contre Thallus / XXV. ad Thallum

Thallus, pédé, plus mou que poil de lapinet,
Que fin duvet d’oiselle ou lobule d’oreille,
Que flasque vit de vieux, que gîte d’arentèles,
Thallus, plus grappilleur qu’orage forcené
Quand au dressing les gardes bâillent à la lune :
Rends-moi, que tu m’as chapardés, mon pardessus,
Mon mouchoir espagnol et mes broderies turques,
Que tu portes, Couillon, comme hérités des tiens !
Déglue-moi ça de tes pinceaux, rends-moi mes biens !
– Sinon je vais, à coups cuisants de trique, inscrire
La honte sur tes reins et tes fesses mollettes,
Et te faire ginguer tel un frêle navire
Pris sur la vaste mer dans un vent de tempête.

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Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.
Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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Cinaede Thalle, mollior cuniculi capillo
vel anseris medullula vel imula oricilla
vel pene languido senis situque araneoso,
idemque, Thalle, turbida rapacior procella,
cum luna vestiarios ostendit oscitantes,
remitte pallium mihi meum, quod involasti,
sudariumque Saetabum catagraphosque Thynos,
inepte, quae palam soles habere tamquam avita.
Quae nunc tuis ab unguibus reglutina et remitte,
ne laneum latusculum natesque mollicellas
inusta turpiter tibi flagella conscribillent,
et insolenter aestues, uelut minuta magno
deprensa navis in mari, vesaniente vento.

Catulle : XIII, pour Fabullus / XIII. ad Fabullum

Qui est Catulle ?


Je t’offrirai, mon Fabullus, un bon dîner
dans peu de jours – les dieux voulant te l’accorder –
si venant tu pourvois à l’abondante et fine
chère, sans oublier ni la blanche gamine
ni le vin ni le sel, ni tous les mots d’esprit.
Que si tu y pourvois, dis-je, mon bel ami,
je t’offrirai un bon dîner … car l’escarcelle
de ton ami Catulle est pleine d’arantèles.
Tu auras en retour mon pur empressement ;
voire plus de douceur et de raffinement :
car je te donnerai d’un baume qu’à ma môme
ont donné Cupidons et Vénus ; son arôme
est tel que tu prieras les dieux, l’ayant humé,
de faire, Fabullus, de tout ton être un nez !


Cenabis bene, mi Fabulle, apud me
paucis, si tibi di favent, diebus,
si tecum attuleris bonam atque magnam
cenam, non sine candida puella
et vino et sale et omnibus cachinnis.
Haec si, inquam, attuleris, venuste noster,
cenabis bene; nam tui Catulli
plenus sacculus est aranearum.
Sed contra accipies meros amores
seu quid suavius elegantiusve est:
nam unguentum dabo, quod meae puellae
donarunt Veneres Cupidinesque,
quod tu cum olfacies, deos rogabis,
totum ut te faciant, Fabulle, nasum.

Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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