Angelo Poliziano (1454-1494) : à Laurent de Médicis

Lorenzo_de'_Medici-ritratto


Enregistrement du poème en latin (distiques élégiaques)

Le poète en exil se rappelle aux bons soins de Laurent de Médicis.

Si je pouvais ôter le lacs qui me collette,
Et libérer mes pieds des chaînes qui les lient !
Mon chant surpasserait celui de ces oiseaux
Que nourrit le Caytros aux plaines qu’il traverse.
Mais tel un jars parmi les cygnes de Phébus,
Je lance, à gorge rauque, une fruste clameur ;
Mais serais, Médicis, vite libre et chantant,
Dès lors que tu dirais : « Politien, viens-t’en ! »


O ego si possem laqueo subducere collum,
__et pedicis vinctos explicuisse pedes !
Haud equidem dubitem volucres superare canendo
__quas aluit campis unda Caystra suis.
At nunc, Phoebeos inter velut anser olores,
__agrestem rauco gutture fundo sonum.
Sed facile expediar, Medices, fiamque canorus,
__si modo tu dicas : Politiane, veni.

(in Epigrammata)


Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.  Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

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