Mais quoi ? Après m’avoir, mes yeux,
Conduit de force en ce brasier,
D’où vient que là, vous arrosiez
Mes joues d’un flux torrentueux ?
Les pleurs n’apaisent point la flamme
Chez qui le feu d’amour fait rage :
Ils lui embrasent le visage
Et lui réduisent en eau l’âme.
Note sur cette traduction :
Cette épigramme a été retrouvée à Pompéi, sur un des murs du « Petit théâtre ». Son auteur, qui la signe d’un « Tiburtinus epoese ( = ἐποίησε) », ne nous est pas autrement connu. Les premières syllabes de la partie gauche du texte sont partiellement effacées et ont été diversement reconstituées par les érudits. J’en ai gardé ce qui me semble le plus vraisemblable dans la logique poétique de l’opposition eau (larmes) / feu (amour).
qui fit vi me oculi postquam deduxistis in ignem
tum aquam vestris largificatis genis
usto non possunt lacrimae restinguere flammam
huic os incendunt tabificantque animum
Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.