Simon Armitage : Le Clown punk / The clown punk

Rentrant chez soi, roulant par les quartiers poissards,
on voit de temps en temps le clown des boulevards,
genre panière à linge et tout juste levé
déambulant, halant un chien en laisse. Mais

ne riez pas : sa peau d’homme, en chaque pixel,
a été mitraillée à l’encre indélébile ;
quand à l’arrêt aux feux le voici qui traverse,
pensez-y : dans trente ans, de quoi  aura-t-il l’air,

scalp en peau de chagrin, maigrichon de la bouille,
hautement punk encor, tatoué de barbouille ?
Gamins derrière assis, qui tressaillez, hurlez
quand sur le pare-brise il plaque son portrait,

fixez bien le clown punk tagué de la trombine :
– hop, un coup d’essuie-glace, et que tombe la bruine.

***

Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle.
Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.

*** 

Driving home through the shonky side of town,
three times out of ten you’ll see the town clown,
like a basket of washing that got up
and walked, towing a dog on a rope. But

don’t laugh: every pixel of that man’s skin
is shot through with indelible ink;
as he steps out at the traffic lights,
think what he’ll look like in thirty years’ time –

the deflated face and shrunken scalp
still daubed with the sad tattoos of high punk.
You kids in the back seat who wince and scream
when he slathers his daft mush on the windscreen,

remember the clown punk with his dyed brain,
then picture windscreen sweepers, and let it rain.

(in Tyrannosaurus Rex versus the Corduroy Kid, éd. Faber and Faber,2006) 

Une réponse

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :