Cornelius Gallus (69-26 av. JC) : A Lydie / Ad Lydiam

Belle Lydie, gamine pâle,
Damant le pion à lait, à lys,
À rose blanche veinée rouge,
À l’ivoire d’Inde poli !
Montre, montre-moi ces cheveux
Blonds brillants comme de l’or pur,
Montre, montre ce cou d’albâtre
Sur l’albâtre de tes épaules,
Montre, montre, tes yeux stellaires
Sous tes noirs sourcils recourbés,
Montre, montre ces joues de rose
Infuses de pourpre de Tyr,
Pointe tes lèvres de corail,
Donne doux baisers de colombe !
Tu suces mon âme en folie,
Tes baisers pénètrent mon cœur.

– Quoi, me suçant, vivant, le sang ?
Couvre ces seins, ces doubles fruits
D’où sourd du lait dès qu’on les presse !


 Cette traduction originale, due à Lionel-Édouard Martin, relève du droit de la propriété intellectuelle. Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.


Lydia, bella puella, candida,
Quae bene superas lac et lilium,
Albamque simul rosam rubidam,
Aut expolitum ebur Indicum!
Pande, puella, pande capillulos,
Flavos, lucentes ut aurum nitidum.
Pande, puella, collum candidum,
Productum bene candidis humeris.
Pande, puella, stellatos oculos,
Flexaque super nigra cilia.
Pande, puella, genas roseas,
Perfusas rubro purpuræ Tyriæ.
Porrige labra, labra corallina;
Da columbatim mitia basia.
Sugis amentis partem animi:
Cor mihi penetrant hæc tua basia.
Quid mihi sugis vivum sanguinem?
Conde papillas, conde gemipomas,
Compresso lacte quæ modo pullulant.


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